(A croire que nous ne sommes jamais arrivés sur la côte Atlantique…! Voici enfin la fin de notre récit. On en profite pour souhaiter à tous une belle année 2020, pleine de beaux projets !!)

Toulouse, il est 9:30 du matin, nous sommes presque prêts à partir… Mais nous ne partirons réellement qu’une heure plus tard, il faut se réorganiser après les 10 jours avec une voiture balai (alors que papi pédalait avec nous, ainsi que Roméo et Laura, et Mamie nous retrouvait avec la voiture et les affaires). Ils nous ont quitté, mais Orli nous a rejoint, avec ses affaires en plus (une belle valise !) et son tandem. Donc tout doit rentrer avec une personne de plus et un nombre de vélos / porte-bagages inchangés. On ratera le passage de la caravane du Tour de France mais nous n’attendrons pas le départ des coureurs qui nous retarderait trop.

Nous partons guidés par François pour sortir de Toulouse. Nous avons une bonne journée qui nous attend pour rejoindre Cazères où nous accueillent Cath et Jean-François. La route est passante et pas très rigolote mais nous avançons bien, jusqu’à ce que mon pneu ne crève (souvenirs d’Argentine !! mais c’est la première crevaison de ce voyage, alors on la prend plutôt bien !).

 

Les enfants savent que dans les situations délicates comme aujourd’hui le mieux est d’avancer pour trouver un moyen de réparer au plus vite. On arrivera en fin de journée chez Cath et JF, contents d’être là. Nous sommes attendus comme des rois: piscine, apéro, dîner et un lit pour toute la troupe. Nous passerons deux nuits chez Cath et JF le temps de trouver un axe de pédalier et sa pédale; JF active ses connaissances et nous trouve ça dans un atelier cycle du village voisin chez un petit revendeur qui nous donnera le tout gratuitement sous réserve de le lui renvoyer à la fin du voyage pour que ça puisse servir à quelqu’un d’autre. Quel solidarité et générosité; sinon il fallait faire venir la pièce de Toulouse, en 24h et pour 100€… Notre caravane peut reprendre sa route; cap vers l’ouest.

 

 Nous traversons des contrées moins excitantes. La route est monotone mais les gens toujours bienveillants et gentils. Nous avons des applaudissements et des encouragements venant des bords de route ou des voitures que nous croisons. Mia pédale de plus en plus toute seule; tous ces encouragements la motivent encore plus. Elle roule jusqu’à 40/45 kms par jour seule. Notre progression est malgré tout chaotique car nous avançons au rythme des enfants et d’Orli. Chacun a des besoins différents et ça complique encore un peu notre progression. Le logement est, entre autre, une organisation de plus car Orli a besoin d’une chambre avec accès direct aux toilettes. Pas facile à trouver chaque soir quand on est en itinérance à vélo. Alors chacun doit apprendre à y mettre du sien pour que tout se passe bien. La patience et le respect des besoins de l’autre sont des valeurs qui s’apprennent d’autant mieux quand les situations sont vécues. 

 

Nous passons trois nuits à Lourdes, et allons faire une descente en raft avec Orli… Petit souvenir d’Equateur, où également en compagnie d’Orli, nous avions fait une sortie en raft en plein pays Shuar… Puis nous pédalons le long du Gave de Pau, à la découverte de nouvelles voies Vertes.

Nous faisons de nouveau de belles rencontres, en réactivant le réseau Warmshower (hébergement par et pour des cyclistes randonneurs) : Mika, qui nous accueille à Lannemezan, il est interne à l’hôpital, très sympa, il a pédalé également en Amérique du sud. Puis c’est au tour de Gildas et Geneviève, du côté de Lacq. Un bon repas nous attend, ainsi que la piscine, Orli a une superbe chambre rien que pour elle ! Le lendemain, Gildas nous accompagne, sous la pluie, pour nous montrer le meilleur chemin. Il nous raconte l’histoire de la région de Lacq, marquée par le célèbre gisement de gaz naturel.  Enfin, premiers tours de roue en pays basque, où nous attendent Claire et Etor, Claire fait du pain qu’elle vend dans les environs, Etor raconte son attachement au pays et à la langue basques. Leur fille va dans une école maternelle basque. Il construit leur maison, à l’écart de la côte, où la pression immobilière est de plus en plus importante…

 

Tous ces gens que nous ne connaissions pas, qui n’ont pas eu peur de nous accueillir, avec 2 enfants, 2 ados, une aveugle !

Et le lendemain, journée pluvieuse… Mais ça sent l’arrivée ! Nous faisons une halte pour midi à Bayonne, le temps de laisser passer de belles averses, de profiter un peu des journées de Bayonne, et de retrouver Raphaël, le frère de Marion, qui est venu passer quelques jours avec nous depuis Paris !

Mais il reste encore un petit bout pour arriver au camping de St Jean de Luz, l’étape ultime !

« Mia, veux-tu y aller en train avec tonton Raphaël, on se retrouve là-bas ?

–  Ben non, s’il y a que 25 km, ça va, je peux y aller en vélo ! »

Ok, la pluie n’a pas l’air de la déranger…! Et, dans les faubourgs de Biarritz, quelle joie d’entendre d’abord, puis de voir les rouleaux de l’Atlantique ! L’océan ! Nous sommes arrivés ! 1300km depuis notre départ des Alpes.

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La pluie s’est arrêtée, il nous reste une quinzaine de km jusque St Jean de Luz. Là bas, nous profiterons des plages (surf pour les grands, châteaux de sable pour les plus jeunes), VTT avec Elio à la Rhune, balades à Biarritz et St Jean de Luz.

Orli nous quitte, elle nous attend en Israël, promis on viendra pour ses 60 ans, et pour de belles balades en tandem ! Enfin nous retrouvons Vincent, et aussi (par le plus grand des hasards) Odile et sa famille, ainsi que Gaël et sa tribu !

 

Un beau périple, dans un pays qui est le nôtre, si méconnu pourtant ! et de belles étapes, auprès d’amis, famille et d’inconnus !

Mia:

J’ai bien aimé à la fin quand on est arrivé à la mer.

J’ai pas aimé pédaler sous la pluie et les orages. 

J’ai aimé me baigner dans les rivières. 

J’ai adoré le rafting à Lourdes. 

J’ai bien aimé quand on était chez Françoise et Manu et quand y’avait les cousins et papi et mamie avec nous. 

J’ai bien aimé mon anniversaire chez Cath et JF

J’ai bien aimé à Toulouse quand on a dormi dans le parc « chez François  »

J’ai pas trop aimé quand on pédalait tout seul.

J’ai bien aimé pédaler sur les pistes cyclables et voies vertes

Nils:

J’ai beaucoup aimé la Soureilhade. 

J’ai adoré le rafting. 

J’ai adoré Biarritz. 

J’ai bien aimé pédaler sur le canal du midi. 

J’ai pas trop aimé les derniers jours sous la pluie. 

J’ai adoré les jours avec Roméo, Laura, papi et mamie. 

J’ai super aimé le Pont du Gard. 

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Petit arrêt à la Soureihade au retour, dans le fief de Marion !

Les retrouvailles et les rencontres:

Comme à chaque voyage, le vélo nous emmène sur les voies de l’échange et du partage. Cette année nous n’allions pas à la rencontre d’une nouvelle culture, d’une nouvelle langue ou d’une nouvelle contrée mais simplement à la rencontre de la France et des français/es. Nous voulions retourner sur les pas de nos enfances (Eric et moi) pour faire découvrir aux enfants ces lieux qui ont accueilli si souvent nos petits pas d’enfant; mais aussi pour retrouver une partie de la famille que nous avons rarement l’opportunité de voir. Et encore une fois les rencontres n’ont pas manquées. Est-ce le voyage à vélo qui permet de prendre le temps, de mieux s’attarder sur ce qui nous entoure qui veut ça ? En tout cas, chaque arrêt a été riche et fort.

Chacun a partagé avec nous des moments plus ou moins longs mais avec toujours énormément de bienveillance et de respect. Notre « caravane » singulière peut en effrayer plus d’un; mais jamais une porte ne s’est fermée ou nous a semblé malveillante. La famille, proche ou lointaine nous a ouvert grand les bras à tous et les personnes rencontrées en chemin, grand leur porte. Nous n’oublierons aucun de ces gestes petits et grands qui font de ces voyages de grandes aventures humaines. Un énorme merci à tous, grâce à vous cette expérience restera gravée avec les meilleures valeurs que l’homme puisse offrir: respect, simplicité, gentillesse et générosité. 

Et pour finir, quelques montages par notre caméraman Elio :

Spéleo avec Roman, au-dessus de Ganges, Cévennes

Canyoning avec Roman au dessus de Sumène (coin secret 😉 )

Et la côte basque :