À l’arrivée sur Rotorua, un arrêt s’impose pour voir les plus beaux geysers de NZ (et de l’hémisphère sud). Nous passerons 3 heures à admirer ces souffles géants de la nature qui pour certains jaillissent à plus de 30 mètres. Nous ne nous lasserons pas et ferons la fermeture du site avant de trouver une belle auberge dans la ville pour nous reposer un peu.

 

 

Des phénomènes naturels surprenants ! (Siloé)

Il y a deux sortes de piscines thermales avec des caractéristiques différentes :

La première c’est : une piscine  qui est alimentée par de profondes sources géothermales qui remontent directement à la surface sans passer par des étapes intermédiaires (ex: Champagne pool).

L’autre est une piscine qui est alimentée par de la vapeur et des gaz qui viennent des profondeurs de la terre, entre 10-100 m. Ils interagissent avec des liquides géothermiques et de l’eau qui vient de ces piscines profondes qui forment cette couleur décolorée et les « mudpots ».

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Les Mãoris utilisaient les Mud pools pour se soigner des brûlures, coupures etc… Ces piscines contiennent beaucoup de minéraux qui soignent, en particulier le soufre. D’ailleurs en 1878 Rotorua a été déclaré la « spa Town » grâce à un prêtre irlandais qui s’y est baigné en ayant des problèmes d’arthrite et s’est déclaré soigné/guéri.

Cette région géothermale existe depuis très longtemps mais c’est difficile de lui donner un âge. On pense que le système géothermal de Waiotapu a plusieurs milliers d’années. L’existence de toutes ces zones thermales est sûrement dûe à l’explosion du Mont Tarawera il y a 650 ans.

Les geysers fonctionnent différemment. Il faut tout d’abord une alimentation en eau douce (eau de pluie). L’eau s’infiltre dans des roches poreuses puis elle est chauffée par la chambre de magma. L’eau est maintenant très chaude et elle remonte à la surface jusqu’à d’anciennes pierres qui supportent très bien la pression de l’eau et ensuite SPECTACLE !

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Rotorua est la Mecque du VTT alors, comme s’ils n’en avaient pas assez, le lendemain Éric part avec Siloé et Elio pour une journée de VTT en folie. Nils, Mia et moi profiterons du beau parc de la ville, parsemé de boues bouillonnantes et de sources de soufre, la terre fume par ici.

 

 

Nous décidons d’opter pour la route plein nord direction Tauranga après avoir discuté avec Kerry (qui nous avait gentiment hébergé) et réservé le ferry qui nous ramènera à Auckland en évitant les grandes routes d’entrée de la ville. Le choix était judicieux, la côte est magnifique bien que loin d’être plate. Nous alternons sans cesse le passage de colline et le retour vers l’océan, mais quel spectacle.

On s’arrêtera dormir à Bethleem (après Jérusalem) avant de poursuivre vers la péninsule de Coromandel où le ferry nous attend. Plus nous montons au nord plus la côte est découpée et belle. En plus le temps est avec nous. Nous savourons chaque arrêt sur les plages pleines de trésors (coquillages, cailloux) et la beauté de la côte. D’autant plus que nous arrivons enfin à quitter les grands axes pour rouler sur des petites routes tranquilles.

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A la recherche d’un lieu de bivouac…

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Route congestionnée !
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Chouette, de belles petites routes tranquilles, mais des collines, des collines…!

Nous décidons de dormir près de Cathedral Cove et de profiter de cette magnifique côte découpée de falaises et arches de grès. Avant de rejoindre la côte nous passons devant une ferme qui indique un accueil pour les campeurs “self contained” (c’est à dire pour les camping cars qui ont tout le nécessaire pour la gestion des déchets et eaux usées), nous nous arrêtons quand même, le lieu est sympathique. On nous propose de nous installer sur la butte au dessus de la ferme, bien en hauteur, il faut monter tout notre barda là-haut, dur dur. Mais ça en vaut la peine, nous dominons toute la baie, le coucher de soleil puis le lever le lendemain seront magnifiques. Le temps est estival, nous nous rendons à la plage et partons découvrir ces cavités de grès érodées par la mer. Nous optons pour le bateau taxi à l’aller et faisons le retour à pied, superbe. Il fait tellement beau et chaud que Nils et Eric se baigneront. Nous reprenons les vélos en début d’après-midi pour avancer de quelques km et prendre le bac qui traverse la rivière Withianga.

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Bivouac toléré (??) à Waihi beach
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La météo parfaite pour profiter de Cathedral Cove !

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Une journée moche !

On avait croisé des cyclistes allemands qui nous avaient dit que la nouvelle Zélande n’était pas très « bike friendly » ! Après Tauranga, nous devons emprunter la State Highway 2 en direction de la péninsule de Coromandel. Pas facile… c’est un dimanche de vacances, il y a du trafic, ça roule vite, et bien souvent il n’y a pas de bas côté. Pour corser le tout, le relief consiste en une succession de collines, ça monte dur, puis ça redescend et ainsi de suite ; on a l’impression de ne pas avancer, et de faire nos 45km à l’arrachée après une longue journée sur nos selles.

On ajoute à cela deux crevaisons à 1h d’intervalle (bon, les seules de ce mois en NZ !) : un morceau de verre incrusté dans le pneu, et un pique de hérisson mort ! Sans compter que le bras de la carriole (cassé et réparé en Bolivie) montre de sérieux signes de faiblesse… Mais un lacet et un bout de bois feront l’affaire jusqu’à Auckland.

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Un beau moment tout de même : la petite roulotte de Julia, pour un café bio, récompense suprême pour Marion !!

Et chose qui ne nous est jamais arrivée, certains automobilistes (au moins trois ces derniers jours) en sens inverse nous insultent et nous adressent des gestes obscènes ; visiblement, la route est pour les voitures et ne se partage pas !

Heureusement c’est une exception. Car nous avons aussi des gens qui viennent nous voir lors de la pause de midi, se disent vraiment impressionnés, connaissent la France et nous souhaitent bonne chance ! Une dame nous klaxonne et s’arrête plus loin pour nous demander si nous savons où aller pour la nuit ! Et plus tard, nous aurons ce formidable accueil de Pauline et Barney ! 

La rencontre inattendue : Pauline and Barney (Elio)

On pédalait comme tous les jours et il commençait à se faire tard (16-17 h). Papa s’est donc arrêté devant une petite route qui menait à une ferme. Là, papa a demandé à un monsieur s’il connaissait un endroit où il était possible de camper. Ce monsieur (Barney) est monté dans son 4×4 pour nous montrer le chemin. Il s’est arrêté devant une longue maison en brique. Sa femme est sortie avec le même grand sourire que son mari, émerveillée de voir une aussi grande famille à vélo. On a commencé à discuter et à leur expliquer qu’on cherchait un endroit où passer la nuit.

Ils nous ont donc emmené jusqu’à un grand garage bien rangé dans lequel ils avaient une impressionnante collection d’anciennes et de récentes Corvettes rénovées.

UNADJUSTEDNONRAW_thumb_57b9Ils nous ont rangé un coin du garage pour qu’on puisse y mettre nos petits matelas de couchage sur la moquette. Mais on n’a même pas eu le temps d’ouvrir nos sacoches que sa femme (Paulin) nous a dit:

“Vous savez quoi, ça me ferait plaisir de vous offrir une nuit confortable pour une fois”.

On est alors revenu à leur maison et elle nous a ouvert un vrai petit appartement. Il y avait une cuisine, une salle de bain et assez de lits pour 6 personnes. En fait, c’était pour quand la famille rendait visite. On les a remercié pour l’hospitalité et ils nous ont laissé nous installer et se doucher. Quand on avait tout fini et qu’on s’apprêtait à sortir nos vieilles soupes chinoises dégueulasses pour le repas du soir, Barney est entré pour nous inviter à dîner avec eux. Alors forcément, on leur a répondu oui…

À l’heure du repas, on les a rejoint tout propres dans leur grande salle à manger. 

Paulin nous avait préparé un festin:

  • fish burgers au poisson frais avec des légumes à volonté.
  • + super spaghettis bolognaise,

bref, un vrai festin !!!

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fich burger et … Sauvignon blanc pour les grands !

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On a discuté pendant longtemps, raconté notre voyage, appris des choses sur eux…

Papa et Maman se sont gavé de vin blanc qui, d’après eux, était vraiment DÉ-LI-CIEUX. On a fini le repas en jouant quelques parties d’un jeu de mime avec leurs trois petits enfants qui étaient chez eux pendant leurs vacances.

Le lendemain matin, on a également mangé le petit déjeuner avec eux mais cette fois dehors car le temps était splendide (du moins le matin…).

Pauline nous avait fait des crêpes avec soit du sucre, du citron, du sirop d’érable, de la confiture de framboise ou du miel. Il y avait aussi du yaourt.

Après ça on a rangé nos sacoches et on leur a écrit une petite carte de remerciement.

Pour finir, on est parti le ventre plein, mais évidemment papa et maman étaient encore un peu sous l’effet du vin blanc DÉ-LI-CIEUX…

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Évidemment, ce sont ces gens là qui rendent notre voyage fantastique et dont nous nous rappellerons !

Dernière étape de vélo ! Whitianga-Coromandel

Après des mois de vélo et des milliers de kilomètres, il nous reste 40 km pour atteindre le ferry qui nous emmènera jusqu’à Auckland. Auckland et la fin du voyage à vélo, après 5 mois et demi en Amérique du Sud puis un mois en NZ…! Drôle de sentiment… Ces derniers jours, ces successions de raides collines ont failli atteindre le moral d’une partie des troupes, mais avec le super accueil des locaux, avec les beaux paysages, de superbes bivouacs… et l’odeur de l’écurie, ça repart de plus belle.

Et on finira en beauté ; une belle côte comme on n’a pas eu depuis l’Equateur, avec de bonnes sections à 10-12% au moins. Les jambes souffrent, le souffle est court, Nils et Mia marchent le long de la route, Siloé et Elio avancent bravement et essaient même de nous aider malgré le poids des chargements et la fatigue accumulée. Arrivés en haut, des touristes motorisés félicitent la troupe, « so brave, we are really impressed ! ». Leur voiture aussi a eu du mal, disent ils ! D’autres nous diront plus tard que leur voiture (ancienne certes!) a eu deux surchauffes dans cette belle côte ! Pour nous, c’était surtout la dernière, et la fin du voyage à vélo… Plus que 6km de descente abrupte et nous arrivons au village de Coromandel.

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Coromandel, le sommet de la côte… et la (presque) fin du voyage
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Fini le vélo ! (les enfants ont l’air plus contents que les parents 😉

Nous arrivons aussi juste avant une belle tempête ! Ici, quand il fait mauvais temps, ce n’est pas à moitié !

Problème : le ferry qui devait nous ramener jusqu’à Auckland est annulé en raison des vents violents, le prochain est dans une semaine… Et les bus de remplacement refusent obstinément de prendre autant de vélos et bagages… Nous voilà dans une impasse, et nous avons notre vol pour le Népal dans trois jours !

Encore une péripétie, on passe quelques heures à faire le tour du village, chercher des camping cars qui auraient une petite place pour 4 vélos, un tandem etc, téléphoner, et se demander comment on va bien se sortir de ce pétrin…

Nous nous rendons finalement chez Vic, un hôte du réseau Warmshower, qui a répondu à notre demande d’hébergement. C’est un anglais de 84 ans (arrivé il y a 52 ans après un voyage de 5 semaines en bateau), instituteur et menuisier dans ses temps libres, ancien athlète de l’équipe d’Angleterre. Depuis que sa femme est dans un institut médicalisé, il accueille des cyclistes, aussi pour combler sa solitude. Nous le trouvons très intéressant et attachant, généreux.  

Finalement, il appelle Jeff, son ami et voisin. “We’ll fix your problem !” conclut-il.

Le lendemain, nous avons un van prêté par Jeff, et Vic nous conduit tous les 6 à Auckland (à 180km), avec tous les bagages !!

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Merci Vic et Jeff !

Là bas, nous sommes attendus par Donald et Sally, de Warmshower également. Cyclotouristes jeunes retraités, passionnés par la France qu’ils connaissent bien mieux que nous, ils nous offrent le gîte et le couvert, et même des cartons d’emballage pour les vélos que Donald est allé collecter pour nous !

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C’est chouette de se sentir attendus !

Tous ces gens sont absolument incroyables !

On aura tellement reçu au cours de ce voyage à vélo ! À notre retour, nous serons heureux de donner à notre tour !


Prochaine étape : le Népal, à pied. Les vélos restent emballés jusqu’à notre retour en France fin mai. Nous quittons donc l’hémisphère Sud. A ce sujet, allez vite voir l’exposé d’Elio sur les différences entre les hémisphères Sud et Nord.

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La famille Nomade, ça déménage !

Bonus : petit bilan en vidéo de nos coups de pédale en NZ, par Elio