2017-11-04 au 08 – Puno, îles Uros et Amantani

Après être arrivés à Huancane, Marion a eu la bonne idée de faire un saut à Puno, sans les vélos, pour reprendre des forces (pas mal de camping ces derniers jours, besoin d’une bonne douche chaude !, et pas mal de vent de face aussi, qui a bien fatigué les machines !) et aussi profiter du lac Titicaca.

Nous passons 2 jours et demi à Puno, en plein festival et démonstration de folklore. Le 5 novembre est le jour où est célébré le premier Inca Manco Capac… Puis direction les îles !

Les îles flottantes Uros :

Nous sommes hébergés sur l’île de la famille de Cristina. Il y a ainsi une centaine d’îles confectionnées par les habitants de la communauté Uros, au nombre de 2000.

Ces îles se trouvent au large de Puno, dans une zone peu profonde du lac Titicaca (moins de 5m), et où pousse une plante aquatique essentielle à la vie des Uros, la totora.

Pour confectionner ces îles, il faut un savoir faire transmis de génération en génération ; tout d’abord il faut collecter des rectangles de terre recouverte de végétation. Cette terre flotte et peut avoir une épaisseur allant jusqu’à 1m50. Par dessus cette base, cet assemblage de « terre flottante » sont disposés les fameux totora. L’île est prête pour accueillir plusieurs habitations.

Les habitants confectionnent également des bateaux traditionnels… en recyclant des bouteilles plastiques, recouvertes de totora !

Mais la durée de vie d’une île est d’environ 45 ans. Les îles montent donc ou descendent en fonction du niveau du lac ; elles sont reliées entre elles par des filins pour ne pas trop dériver.

Les habitants Uros s’installent où ils veulent dans cette partie du lac. ils vivent de troc. Par exemple ils fournissent du totora vert (pas sec) aux agriculteurs du continent qui s’en servent comme fourrage en échange de produits agricoles (patate, maïs…).

Ils pêchent également, et ont apprivoisé les poules d’eau (pollo de Agua) qui agrémentent leurs plats.

Par ailleurs les Uros bénéficient de leur renommée et ont une activité touristique conséquente. Ils doivent reverser au gouvernement péruvien 18% de leur revenu lié au tourisme.

Le peuple Uros est présent aussi du côté bolivien du lac Titicaca. Ils figurent parmi une des premières communautés à avoir peuplé le continent sud americain, plus tard ils ont été assimilés par un groupe plus important, les Aymaras. Depuis ils parlent leur langue.

 

L’île Amantani

Des îles Uros nous sommes allés à l’île Amantani (3-4h de bateau). C’est une île habitée par des communautés quechua.

Au premier abord, les maisons sont spacieuses et soignées, les abords sont fleuris. Les rues du village principal sont agréables, propres, calmes, cela contraste tellement avec le reste du pays !

Nous logerons chez l’habitant ; nous partageons le repas avec Gerardo et Alejandrina, adorables, ils nous expliquent que l’île est composée de plusieurs communautés, ils ont adopté un principe de rotation pour l’accueil des touristes, ainsi le tourisme profite à tout le monde de manière équitable.

Gerardo est aussi cultivateur (patates, quinoa…) et Alejandrina confectionne de l’artisanat. Leur maison, simple, aux murs en terre séchée, domine le lac Titicaca, une vue splendide !

Sur cette île, pas de voitures, pas de chiens (ou 5 peut être, pour garder des maisons), les maisons d’hôtes et la municipalité organisent des tours de rôle pour nettoyer les abords. Les gens sont calmes et souriants, le tourisme est discret. Nous sommes montés au sommet de l’île, où se trouve un temple ; en fin de journée, la vue sur le lac et sur la cordillère enneigée, côté bolivien, est superbe.

Il n’y avait pas de meilleur endroit pour célébrer mon anniversaire !!

 

Légende des incas du Titicaca: (Par Nils)

Les incas qui vivaient au Titicaca étaient heureux sous la protection des Apus, dieux des montagnes. Les Apus acceptaient de les protéger à une seule condition : qu’ils n’escaladent pas les montagnes aux alentours. Cette loi fut respectée des lunes et des lunes. Jusqu’au jour où des étrangers arrivèrent. Ils escaladèrent la montagne et y firent le feu sacré, ce qui était aussi formellement interdit. Les Apus, très énervés, lancèrent des pumas ravager toute la région. Inti, le dieu soleil, en voyant ce désastre, se mit à pleurer. Il plut des jours et des jours. Seul un couple parvint à échapper au désastre qui empirait avec le déluge qui ravageait encore plus. Lorsqu’ils revinrent, la pluie avait cessé et les pumas avaient étés transformés en pierre. Ils décidèrent d’appeler ce lac Titicaca, ce qui veut dire en Aymara le lac des pumas de pierre

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Suite et fin de l’histoire de l’inca Atahualpa (par Nils) :

La salle remplie, Hernando retourne en Espagne pour y ramener l’or. Lors de son absence, les espagnols mentent à Pizarro et lui disent qu’Atahualpa a envoyé une armée les massacrer. Pizarro, qui les croit, ordonne qu’on le brûle comme on le fait avec les lâches. Le jour d’après, Atahualpa est exécuté. Avant de mourir, il demande que l’on prenne soin de ses enfants. Quelques semaines plus tard, les conquistadors partent pour Cusco, la capitale des incas…

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Un anniversaire pas comme les autres !

Pas de bougies (Marion à parcouru Huancane avec Siloé, bredouilles !), mais plein de belles images pour cet anniversaire !

Ce 8 novembre, je me lève, et en sortant de la chambre, j’ai une vue splendide sur le lac Titicaca ! Nous sommes chez Jorge et Alejandrina, sur l’île Amantani. Leur fille m’a confectionné un magnifique collier de fleurs qu’elle me passe autour du cou avant de partir à l’école. Cette île est un havre de paix, que je ne crois pas avoir connu depuis notre départ en juillet ! (Voir ci dessus article sur les îles du Titicaca).

Le soir, nous sommes de retour à Huancane où les enfants m’offrent leurs dessins, petit film etc. Marion a préparé un beau repas (avec ce que Huancane peut offrir, c’est à dire qu’il y a du challenge si on veut échapper au pollo / poulet sous toutes ses formes !).

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Nous sommes à quelques jours de vélo de la Bolivie, après une belle étape péruvienne. C’est l’heure du bilan.

Le voyage en famille, 24h/24 ensemble, dans des conditions pas toujours faciles, ça donne des moments de friction parfois. Mais on en a aussi à la maison, et c’est normal… Mais ça donne aussi et surtout des moments incroyables de solidarité et d’attention ; quand l’un flanche, l’autre prend le relais. On est une équipe, on va ensemble vers un même but (un col, une ville, l’étape du soir, un nouveau pays…).

On n’a jamais passé autant de moments ensemble, on ne s’est jamais aussi bien connus, soi-même et les uns envers les autres. Des moments difficiles, on en sort grandis.

Marion et moi, nous formons une paire solide et complémentaire. Pendant que Marion veille aux ventres des troupes et à la logistique, je m’occupe plus de la mécanique des vélos et de l’itinéraire. Et tous les deux, nous avons le bonheur de voir grandir et évoluer nos 4 petits nomades.

Ils grandissent dans des conditions hors normes, nous les voyons se transformer en live ! Ils sont à l’école de la vie.

Ils apprennent une nouvelle langue, découvrent de nouvelles cultures et d’anciennes civilisations, s’adaptent quotidiennement à un nouvel environnement.

Mia (« El Bebe » aux yeux bleus) et Nils (El doctor, ou El campion !) que les familles rencontrées veulent garder ou échanger contre un de leurs enfants (!), grandissent à vue d’œil. Ils suivent avec entrain et bonne humeur et engrangent des flots d’informations. Après un début un peu difficile, Mia est à présent à fond dans le voyage ; Nils est enthousiaste, et curieux de découvrir les civilisations préhispaniques.

Elio et Siloé, nos deux grands, en train de devenir de jeunes adultes, se responsabilisent, nous aident volontiers dans les tâches quotidiennes, et sont curieux de toutes les nouveautés qui s’offrent à eux. Ils ont chacun leurs spécialités. Ils rayonnent, se (et nous) questionnent sur ce que nous vivons…

Ce voyage est beau, tout le monde le vit pleinement. Chacun s’adapte merveilleusement bien à ce nomadisme, de plus nous roulons en ce moment autour de 4000 m d’altitude (à une echelle européenne, c’est comme si nous étions entre l’Aiguille du Midi et le Mont Blanc du Tacul…).

Donc pour cet anniversaire 2017, pas de cadeau matériel à bourrer dans les sacoches déjà bien remplies, mais le bonheur de voir notre famille se remplir de moments rares et indélébiles, quelle chance et quel privilège !

Je suis un homme, un mari et un père heureux !