Orli est parmi nous, nous retrouvons nos affaires à l’auberge Casa Blanca de Macas. Un immense merci au personnel de cette auberge familiale, car à présent nous avons un nouveau défi à relever : pédaler avec une passagère supplémentaire, aveugle de surcroît, avec sa valise. Comme d’habitude, tout s’arrange. On nous indique une communauté Shuar qui pourrait nous accueillir, à une quarantaine de km d’ici. David, le fils du gérant de l’auberge Casa Blanca se chargera lui même de nous y conduire tous nos bagages…!

Nous partons donc, à 7, par les petites routes (ou chemins), et à vide (quel régal !) jusque Sucua. Nous savourons, nous arrêtons pour un pique-nique au bord d’une rivière, les enfants s’extasient devant des myriades de papillons.

Arrivés à Sucua, il nous reste bien 5-6 km jusqu’au hameau d’Asuncion, puis de la piste jusqu’à la communauté. Nous arrivons enfin, avec la nuit ; nos bagages arrivent 10mn après nous !!

Nous sommes attendus ; nous avions bien indiqué que nous pouvions camper, mais qu’il fallait une chambre (avec toilettes) pour Orli. La cabane en bambou a bien une pièce (non fermée) avec un lit… qui est en train d’être terminé par des hommes de la communauté… Des toilettes, il y en a, mais à 200m de là… Hem, comment expliquer cela à Orli ?!

IMG_1826.JPG
Les habitations de la communauté, à gauche la cancha en construction, qui abrite nos tentes.

Les membres de la communauté Shuar qui nous accueillent sont touchants de gentillesse, de dévouement, ils sont parés de leurs costumes traditionnels, ils cuisinent autour de leur feu de bois ; nous faisons un saut dans le temps.

Nous installons les tentes, une ligne de vie pour Orli (que décidément rien n’arrête !), qui lui permettra d’aller seule aux toilettes, dans la nature, à côté de la pièce où elle loge. Deux adultes de la communauté dormiront par terre, dans la pièce attenante, si jamais elle avait besoin d’aide.

Les adultes (Orli, Marion et moi) mangent local (poulet cuit à l’étouffée dans une grande feuille d’arbre, avec des plantes et banane plantain), pendant que les enfants mangent des pâtes, valeur sûre !

Le lendemain, nous allons avec Numii, le cousin d’Elias, guide de la communauté, à la cascade Kintia Panki, sacrée pour la communauté, à 20mn à pied. Au passage, il nous montre plusieurs plantes médicinales : celle pour bien dormir, celle pour réparer les fractures, une autre contre le stress ou les douleurs musculaires… Des hommes empruntent un sentier pour aller chercher dans la montagne, à 2-3 h de marche, de grandes feuilles qui serviront de toiture à la cancha traditionnelle.

La cascade est magique, tout le monde se baigne. Nous apprenons comme les gens vivent proches et en harmonie avec la nature. Numii exige une photo de lui avec Orli.

IMG_1809
Orli et Numii

Plus le temps passe en leur présence, plus nous avons le sentiment que les masques tombent. Nous sommes arrivés comme touristes, nous devenons amis, tout simplement ! Ils nous accueillent avec leurs vêtements et musiques traditionnels, nous finissons la journée avec baignade et ricochets au bord de la rivière (ce qu’ils appellent la plage !), puis partie de foot sur terrain (boueux) et parties de cartes. Nous entendons même du Mickaël Jackson sur la sono voisine, et tentative de partage de photos par Bluetooth ! Ça ne marche pas, tant pis, je lui enverrai sur Messenger… Deux mondes qui se côtoient !

Les enfants se lient d’amitié avec les deux sœurs de 8 et 9 ans Kisar et Masa, mignonnes, espiègles et curieuses !

IMG_1817

IMG_1824
Partie de cartes avant la partie de foot…

Visiblement, l’accueil touristique par la communauté est récent (nous ne l’avons vu nul part annoncé, sur internet, guides touristiques, panneaux ou autre), nous avons même le sentiment d’être les premiers à être accueillis pour la nuit. Ils proposent des promenades aux environs (cascade, point de vue…), et souhaitent sincèrement et simplement partager leur culture et leur attachement à la nature.

Les enfants ne veulent plus partir d’ici, le cadre, la proximité avec la nature, la complicité qui s’est installé, la gentillesse et la simplicité de ces gens nous touchent tous. Orli ne passerait pas une 3è nuit ici, mais est sincèrement ravie de l’expérience !

On vous conseille vivement de venir leur rendre visite (avis à la famille Brossier, en un petit coup de Land Rover !), découvrir leur culture et les soutenir dans leur démarche de tourisme durable !

Contact : Elias (Tel : +594 9 9397 2474), communauté Kintia Panki, canton de Sucua, quelques kilomètres après le village d’Asuncion.

Encore une expérience inoubliable et de belles rencontres !

Le lendemain matin, le départ est difficile. Ce petit bout de vallée respire la tranquillité et l’harmonie, nous échangeons nos noms et contacts, une dernière photo, ils nous offrent un collier traditionnel, Siloé propose à la petite Cecilia un petit tour en tandem… Nils demande une branche de canne à sucre ; la veille, Numii nous a montré comment couper et macher le jus sucré, Nils en raffole. nous partons avec une belle pousse de canne, qu’on savourera les jours suivants… Et il nous faut y aller…

IMG_1825
Lördag godis ! Préparation des bâtonnets de canne à sucre

La journée de vélo se passe bien, nous avons convenu d’un taxi pour nous amener les bagages à l’étape du soir (pas encore définie!), Nils et Mia alternent, sur le petit vélo gris ou dans le Chariot. Nous apprécions de rouler sans bagages !

Le soir, vers 16h, il nous faut trouver un gîte… Arrivés au village de Lagroño, où nous arrivons sous la pluie, on nous indique Agua y Bambu, à quelques kilomètres de là.

Nous découvrons alors un véritable complexe touristique, avec aire de jeux, 2 piscines, sauna, jacuzzi… pour nous tout seuls ! Orli a sa chambre, bien méritée, et nous campons sur un bout de pelouse (il ne nous est rien demandé). Nous profitons de la piscine ; quel contraste avec hier ! C’est cela le voyage, nous prenons ce qui s’offre à nous !

Cependant, l’accueil est assez indifférent et froid, nos amis Shuar nous manquent déjà !

IMG_1842

Le lendemain, 1er septembre, du coup, le départ est assez tardif, après une dernière baignade ! Mais nous devons aussi être attentifs à Mia, qui parfois nous fait comprendre que le nomadisme a ses limites !

La journée sera rude, avec de sacrées montées. Nous reprenons de l’altitude et finirons au hameau de Cambanaca où nous logerons dans la maison communale. Nos bagages arrivent comme prévu ; ce n’est pas le 5 étoiles, mais nous avons un toit et de l’eau. Orli, comme d’habitude, s’adapte aux circonstances sans broncher ! Ce soir, les enfants pètent la forme ! Les grands ont fait un foot avec les enfants du village, Mia a eu droit à une partie de Frisbee et à plusieurs parties de cartes, le tout avec un bon repas dans le ventre, elle est heureuse !

 

2017-09-02 Orli! (https://translate.google.com pour la traduction en français !)

Our trip takes a new turn. Orli joined since a week so we are now the 7 nomades on the road. Orli is a friend from Israel that Eric met when he was leaving there. Since then (almost 20 years), Orli is coming to visit us wherever we live… to bike. Orli has a singularity, she is in love with bike trip but… she is blind. Meaning that she has to be guided by someone on a tandem. So now Eric is guiding Orli and Nils or Mia are biking behind me on the follow-me while the other one is resting in the trailer. We are a funny caravane on the road and nobody can miss us. Orli is an incredible person. She never complains despite the handicap. Ecuador by bike is a challenge even for us, you don’t have facilities everywhere and sometimes you have to sleep in very basic places. On the top of this, Orli is not a 20 years old blind girl, she turned 56 this year so she needs some extra care but she enjoys every situation and we make laugh of the weird one. As we like to say, this is not a trip, this is a challenge but we enjoy it, all together. Another particularity is that Orli speaks only English and Hebrew. Which means that the kids have to speak English with her, French between them and Spanish with the local kids. Good living language lessons that is sometime tricky.

After spending 2 days on a Shuar community where we learnt a lot about their traditions and culture, we have moved south on very nice roads down to the Amazonia. We are now at Limón, close to the Peruvian border (about 50 km east) at the edge of the Amazonia forest. The climate is humid and warm and we fell completely in a new world. The road often disappears in the forest and we wonder where we go. But in general the roads are pretty good and we follow mainly the road 45. We will continue south for about 400 km to cross the Peruvian border. Hasta prunto!!

IMG_1828
Orli chez les Shuar !